Maxime Hache : moucheur et écogarde

Maxime s’implique aux côtés d’autres écogardes pour sensibiliser les usagers des rivières tout en veillant sur la qualité de l’eau dans les vallées de la Beaume et de la Drobie. Il répond aux questions de So MoUCH

Maxime Hache fait parfois des infidélités aux truites ardéchoises ! Le voici avec une fario du Tarn

Peux-tu te présenter en quelques mots ?

Maxime Hache 23 ans, breton de naissance mais j’ai grandi dans les cévennes ardéchoises ou coulent de nombreuses rivières à truites encore préservées. Mon grand père m’a offert ma première canne à coup quand j’avais 7 ans. A partir de mes 10 ans, j’ai découvert la truite au toc et au leurre. C’est à 12 ans que je découvre la pêche à la mouche. C’est une technique tellement intéressante et prenante qu’elle ne m’a plus lâchée. J’ai pu rencontrer de nombreux pêcheurs qui m’ont permis de progresser. Je me suis rapproché du club mouche d’Aubenas et par la même occasion du monde associatif. AAPPMA, Fédération de Pêche de l’Ardèche, pour lesquels j’ai travaillé bénévolement et effectué un stage dans le cadre de mes études.

Quelles sont tes études ?

Du côté études j’ai commencé dans le monde de l’environnement avec un bac pro Gestion des Milieux Naturels  et de la Faune (GMNF) dans la Drôme. Ensuite, j’ai enchainé avec un BTS Gestion et Protection de la Nature (GPN) en Lozère et un deuxième BTS en Gestion Forestière (GF) en Corrèze. Actuellement je suis en BPJEPS Pêche de loisirs et je suis en stage à l’AAPPMA de Joyeuse en sud Ardèche.

La forêt inspire Maxime qui sculpte aussi le bois à merveille !

La Nature et toi, c’est une histoire qui dure ?

Ma passion pour la nature a commencé très jeune. Les rivières et les forêts m’ont toujours passionné, d’où mes choix scolaires. J’ai toujours voulu comprendre et connaître le monde qui m’entoure et j’ai vite compris que tout ne tourne pas rond ! Voià d’où vient mon engagement pour la préservation de nos écosystèmes aujourd’hui tant menacés. Je m’investis par le biais des associations de pêche ou je suis bénévole depuis l’âge de 16 ans.

Pendant sa formation, Maxime n’a pas manqué les bonnes occasions pour s’exercer avec les belles truites de Lozère.

J’ai déjà l’an passé créé mon entreprise dans les travaux forestiers avec une approche « écologique ». Mon approche consiste simplement à extraire du bois d’une forêt tout en la préservant. Comme à la belle saison le travail en forêt se fait rare, j’ai décidé de m’orienter vers la sensibilisation du public aux milieux aquatiques et à la passion de la pêche. Mon BPJEPS vient donc compléter mes autres formations.

Comment a été mise en place la brigade d’écogardes ?

Cette année je travaille avec l’AAPPMA Beaume Drobie à Joyeuse 07, qui met en place une brigade d’éco gardes. Nous sommes cinq écogardes (4 personnes + 1 personne de la Comcom Beaume Drobie). Notre vocation est la préservation des rivières et la prévention auprès de ses usagers autour des bonnes pratiques.

Les écogardes veillent sur les rivières et éduquent les usagers des cours d’eau.

Quelle est la journée type de l’écogarde ?

Sur une journée nous parcourons la Beaume et la Drobie (rivières cévenoles classées rivière sauvage et site Natura 2000) pour prendre des relevés. Nous observons la température, le débit, le PH et le taux de nitrates. La fréquentation touristique qui est abondante sur ces rivières est évaluée quotidiennement. Nous allons à la rencontre des personnes pour leur présenter la rivière et sa sensibilité. L’idée est qu’ils comprennent que la rivière n’est pas qu’un lieu de baignade mais un écosystème truffé d’habitats sensibles et d’espèces rares.

Par exemple nous avons la chance d’avoir la présence de l’apron du Rhône, un petit percidé en danger critique d’extinction que l’on ne retrouve que sur une poignée de rivières du bassin rhodanien. Malheureusement il est très mauvais nageur et chaque petit barrage de touristes l’empêche de passer. Ces mêmes petits barrages en galets sont responsables du ralentissement de l’eau et engendrent une augmentation des températures. Le risque est d’augmenter le phénomène d’eutrophisation qui bouleverse l’habitat de la macrofaune benthique (insectes aquatiques par exemple) et j’en passe. Nous en profitons également pour leur apporter des connaissances sur la faune, la flore et l’environnement.

Exemple d’opération réalisée par les écogardes pour préserver la Beaume et la Drobie des dégradations occasionnées par des baigneurs.

Votre champ d’action se limite à l’eau ?

Nous avons aussi un rôle de surveillance et de veille aux atteintes à l’environnement, aucun pouvoir de police mais une légitimité à faire remonter toute infraction, pollution etc à la police de l’eau ou la fédération de pêche.

https://www.facebook.com/PaysBeaumeDrobie/photos/a.102367241881654/178725330912511/

Les journées se finissent avec des animations grand public gratuites et des animations en camping qui portent sur la connaissance des rivières de la faune et de la flore. Ces animations ont pour vocation la sensibilisation du grand public à la fragilité de l’écosystème. Les animations pêche ont pour but d’initier les enfants et les grands au loisir pêche avec une part de sensibilisation et de connaissances des espèces aquatiques.

Une opération pilote en France !

En résumé notre travail au sein de l’AAPPMA, en collaboration avec la Communauté de Commune Beaume Drobie, est une première que l’on souhaite pérenniser. On aimerait voir dans d’autres secteurs et dans d’autres AAPPMA ce genre d’initiative car nous savons aujourd’hui qu’il faut se mobiliser pour conserver notre environnement. Nous le faisons en apportant du savoir et la sensibilisation adaptée à tout public pour que chacun soit responsable lors d’une journée au bord de l’eau. l’idée est aussi de semer des graines, une personne avertie pourra en parler autour d’elle. Les années suivantes, avec un peu de chance, les personnes averties seront plus nombreuses.

Merci beaucoup Maxime pour ta présentation et tes explications quant au rôle des écogardes de la Beaume et de la Drobie. J’espère que cela inspirera d’autres AAPPMAs et collectivités.

Retrouvez la page Facebook de l’AAPPMA https://www.facebook.com/aappmabeaumedrobie/ et visitez le site web de l’AAPPMA Beaume Drobie

A bientôt pour un nouvel article.

Florian Caravéo

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