3 mouches sèches indispensables en 3 matériaux

A la base du montage de mouche il y a des matériaux essentiels dont la plupart sont naturels. Une plume de cou de coq, une plume de faisan et quelques plumes de CDC naturelles peuvent déjà vous permettre de confectionner plusieurs mouches très efficaces. Voici trois mouches différentes réaliser à partir de ces trois matériaux.

A l’origine de cet article il y a la réflexion de l’optimisation de son matériel de montage de mouche. Utiliser une plume sur toute sa longueur, confectionner un dubbing à partir de fibres de plumes de croupion de canard ou encore faire un maximum de mouches avec un minimum de matériaux dans son attirail. Voici différentes façons d’optimiser le matériel de « Fly Tying ». Cet exercice nous ramène à l’essence de la pêche à la mouche. Les nobles anglais avaient la chance de posséder souvent plusieurs espèces d’oiseaux ornementaux dans leur jardin. Mais dans les campagnes, d’astucieux moucheurs utilisaient avec succès des matériaux moins exotiques. Pour réaliser de redoutables mouches rustiques comme la « paysanne » par exemple, quelques plumes de coq suffisent.

Je vous indique l’ordre de montage pour utiliser une même plume de hackle de coq jusqu’au bout. Si vous possédez un cou de coq « génétique » d’une marque américaine, vous pouvez tout à fait monter deux ou trois mouches avec la même plume.

1er montage : le sedge gris et roux.

Hameçon de taille n°14 à hampe droite.

Soie de montage coloris brun ou noir.

Il faut commencer par enrouler la soie de montage sur la hampe (une dizaine de tours) puis fixer 3 fibres de sabre de faisan par la pointe en allant jusqu’à la courbure. Une fois à la courbure, il est préférable de torsader légèrement les fibres de faisan sur la soie de montage pour ensuite réaliser des spires jointives sur la hampe et confectionner l’abdomen du sedge. Cette astuce améliore la résistance des fibres de faisan. Laisser un tiers de la hampe libre pour réaliser le thorax (collerette).

Superposez 2 plumes de CDC gris naturel puis fixez les sur l’hameçon en laissant dépasser une longueur de plume équivalente à une longueur de hampe d’hameçon de 1/3. Serrez bien les plumes puis coupez l’excédent en gardant les chutes pour plus tard. Dernière étape : la confection de la collerette. Choisissez un hackle de coq roux ou gris foncé dont la longueur des fibre est approximativement proche de la longueur de la hampe de votre hameçon. Dégagez bien les fibres duveteuses, fixez la plume puis réalisez la collerette en effectuant trois ou quatre tours de hackle entre l’aile en CDC et l’œillet de l’hameçon. Fixez la plume puis réalisez le nœud final. Votre sedge est terminée !

2ème montage : Mouche parachute « la Chalaux ».

Hameçon n°16 à hampe droite.

Soie de montage coloris brun ou noir.

Enroulez la soie de montage jusqu’à la moitié de la hampe puis fixez des cerques en fibres de plume de coq roux prélevés sur une grande plume (que l’on utilise quasiment jamais sur un cou de coq !). La longueur des cerques doit être égale à la longueur de la hampe. Comme pour l’abdomen du 1er montage, il faut prélever 3 fibres de sabre de faisan, les fixer par la pointe puis les torsader un peu autour de la soie de montage. L’enroulement des fibres mêlées à la soie de montage doit être minutieuse et jointive. Arrivé au 2/3 de la hampe, il faut ligaturer l’excédent de faisan et couper le superflu. A cet étape, il faut préparer une boucle à dubbing avec un twister, insérer des fibres de CDC prélevées sur les plumes précédemment utilisées. Une fois twisté, laisser le dubbing en attente.

La fixation du support à parachute s’effectue entre l’œillet et le dubbing en attente. Pour réaliser ce support, j’utilise une plume de CDC que je fixe solidement en dressant la pointe de la plume à 90° par rapport à la hampe. Ce toupet de CDC doit avoir une hauteur équivalente à la longueur de la hampe. Le hackle doit être ébarbé sur 5 mm. Je fixe le hackle à la base du toupet et je redresse le rachis du hackle pour consolider le toupet.

Il est alors possible d’enrouler le dubbing pour confectionner le thorax. Il est nécessaire de réaliser un ou deux tours de dubbing entre l’œillet et le toupet. Le dubbing est arrêté et le hackle peut être enroulé autour du toupet pour réaliser le parachute. L’astuce est de bien tourner le hackle en faisant en sorte que le tour en cours de réalisation passe sous le tour précédent. Trois tours de hackle suffises. A ce moment là, le plus délicat est d’arrêter la plume et de réaliser le nœud final sans emprisonner les fibres du parachute. L’utilisation d’un outil à demi-clé tubulaire ou d’un stylo est idéale.

3ème montage : La fourmi

Hameçon n°18 hampe droite ou courbe.

Enroulez la soie de montage jusqu’à la moité de la hampe puis fixez 4 fibres de faisan par la pointe et ligaturez avec la soie de montage jusqu’à la courbure. Torsader les fibres de faisan sur la soie de montage. Enroulez les fibres avec la soie de manière à réaliser un abdomen assez rond. Arrêtez l’enroulement du faisan en laissant libre 1/3 de la hampe entre l’abdomen et l’œillet. Prélevez une pincée de fibre de plume de CDC gris naturel ou marron naturel pour réaliser l’aile de la fourmi. Fixez le hackle de coq devant l’aile et réalisez 2 tours pour imiter les pattes de la fourmi. Coupez l’excédent de plume et réalisez une tête bien ronde. Votre fourmi est finie ! Simple et efficace pour de nombreux poissons.

Maintenant que vous avez ces trois mouches de base dans votre boîte et que vous avez réussi à optimiser vos matériaux de montage, vous êtes prêts à partir en week-end avec seulement quelques matériaux de montage et à trouver des solutions pour créer des mouches prenantes en fonction de l’humeur des poissons !

Florian CARAVEO

Vidéo de montage : la fourmi et le scarabée

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