J’ai lu « Au milieu coulait une rivière »

Faisant écho au célèbre film “Et au milieu coule une rivière”, le livre de Vincent Lalu se lit comme un journal reprenant ses propres éditos et articles publiés dans Pêches Sportives et 8’6.

J’ai découvert ce livre après avoir écouté le podcast d’un extrait du livre sur le site web du magazine 8’6, je l’ai alors commandé et voici mes impressions. Avec mes yeux de trentenaire, je dirai que ce bouquin est un sorte de retour vers le futur halieutique.

C’est la préface, signée par le journaliste halieutique et excellent pêcheur, Jean-Christian Michel, qui donne le ton de ce livre sans concession. Si vous voulez lire un roman sur la vie d’un pêcheur qui vit paisiblement au milieu d’un paradis avec sa famille, il faut changer d’auteur ! Vincent Lalu, alias Victor Lapron, n’est pas connu pour ses écrits candides, mais plutôt pour sa plume qui dénonce les dérives de notre civilisation vis à vis de nos cours d’eau.

Je ne suis pas adepte de la politique de l’autruche et c’est sans doute pour cette raison que la ligne éditoriale de Pêches Sportives et 8’6 m’a toujours séduit. La fiction s’inspire souvent de la réalité et Vincent Lalu aurait pu écrire le scénario d’un épisode de la série Black Mirror. C’est d’ailleurs ce qui m’a vraiment mis l’eau à la bouche dans le premier chapitre qui s’intitule “Aide Mémoire”. Victor Lapron a vu passer les meilleurs jours de sa vie s’écouler vers une époque difficile, où l’eau potable se fait plus rare que les alcools forts. 2040, cela vous semble loin ? Si vous êtes sensible à la cause environnementale, ce qui est écrit dans ce chapitre ne vous laissera pas indifférent.

Si vous n’avez pas lu tous les numéros de Pêches Mouches et de 8’6, vous découvrirez la chronique du naufrage aquatique français. Ce qui s’apparente au journal de Victor Lapron est en fin de compte un recueil des différents éditos, articles et reportages parus dans les deux magazines précédemment cités. Dans ce livre, on retrouve, les premiers signaux d’alerte donnés par le Doubs, la Loue et d’autres rivières. Victor Lapron retranscrit régulièrement les faits marquants du monde halieutique entre 1994 et 2020. En fait, toutes les institutions y passent, les élus, le monde associatif de la pêche, les hydroélectriciens, les agriculteurs…

De belles photos de Sébastien Lamy à découvrir

Les très belles photos en noire et blanc de Sébastien Lamy illustrent très bien ce livre. Victor Lapron est sans doute « un naufragé de la sécheresse » bien intentionné puisque ses écrits n’étaient pas confidentiels. Entre le noir et le blanc, il y a toutes les nuances et c’est aussi vrai au bord de nos rivières. Les alertes ont parfois donné lieu à des prises de conscience fortes en mobilisant des gardiens de l’eau.

Ce livre est à mettre entre les mains de toutes les personnes ayant la capacité d’agir pour la préservation des milieux aquatiques. Et ils ne sont pas tous pêcheurs ! Nos élus politiques, écologistes ou non, devraient lire ce livre et prendre conscience de l’importance de protéger ce bien commun inestimable qu’est l’eau.

J’ai lu, je lis et j’espère lire encore des écrits de Vincent Lalu, dont la plume est dédiée à la protection de l’eau et ce, depuis plus de 25 ans.

Retrouvez le Podcast d’un extrait du livre ici. Vous pouvez acheter ce « Et au milieu coulait une rivière » en ligne ici.

Si l’hydroélectricité vous intéresse, je vous propose la lecture de cet article :

Rapport Riverwatch : menace hydroélectrique autour de la Méditerranée

Florian CARAVEO

1 réflexion sur “J’ai lu « Au milieu coulait une rivière »”

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