Vincent Vescovi : accro du bass à la mouche

Passionné de pêche au black-bass à la mouche, Vincent est un monteur de mouche talentueux qui excelle dans la réalisation de « Bass Bugs ». Voici le portrait d’un moucheur discret mais d’une grande dextérité à l’étau et au bord de l’eau.

De la Normandie à Agen

Originaire de Normandie, Vincent vit avec sa compagne et leurs enfants du côté d’Agen. Bien qu’il lui arrive d’aller en balade en famille au bord de l’eau, c’est plutôt seul et avec quelques copains que Vincent pratique la pêche. “Je bosse en 3×8, c’est un rythme auquel je suis habitué et qui a ses avantages.” Cela lui permet d’avoir du temps pour sa famille tout en profitant des jours en semaine pour pêcher quelques heures. Il travaille dans le domaine pharmaceutique où la rigueur et la précision sont des qualités indispensables. Cela se retrouve très bien dans ses mouches !

Boîte de mouche à black bass (popper en cervidés taillé).

Les influences américaines ?

C’est d’abord un français qui a initié Vincent à la pêche du black-bass avec des mouches en cervidés taillés. Ce moucheur, c’est Jacques Bordenave, “sa rencontre fut un déclic sur le montage”. Pour Vincent, Jacques est un mentor de la pêche du bass à la mouche en France. Mais, ce sont bien les moucheurs américains qui ont le plus documenté leurs montages et stratégies. Le black bass à grande bouche (Mycropterus salmoïdes) est originaire d’amérique du nord. Les américains vouent un véritable culte à ce poisson qui les inspire depuis longtemps. Vincent est friand de livres américains sur la pêche de ce poisson à la mouche. Joe Messinger, Dave Whitlock, Tim England ou encore Skip Morris ont été très prolifiques sur le sujet.

Un livre américain avec les mouches de Vincent

La région d’Agen étant plus réputée pour ses pruneaux que pour ses truites, j’étais curieux de savoir quelles espèces de poissons Vincent ciblait. “Par chez moi, il y a des canaux, des plans d’eau, des rivières de 2ème catégorie. Je pêche un peu la truite en réservoir mais c’est bien le black-bass et le brochet que je recherche principalement.” Dans l’arsenal de matériel de Vincent vous trouverez des moulinets semi-automatiques mais pas pour pêcher la truite ! “J’aime bien récupérer rapidement la soie entre deux postes et surtout lors des combats au milieu des obstacles.” Il pêche essentiellement avec des cannes orientées carnassier de 9’ soie 6 à 9’ soie 9. “Une Sage XP 9′ soie 8 ou Sage Bass 7’11 soie 8, sont de bonnes cannes pour pêcher le bass et le brochet par chez moi.”

Pourquoi la mouche plutôt que le leurre ?

Vincent est passé de la pêche au leurre à la pêche à la mouche ce qui explique sans doute son attirance pour des mouches aux allures de leurres ! “ Ce qui me plaît dans la pêche à la mouche c’est l’éventail de possibilités. On peut pêcher d’une ablette jusqu’à l’espadon voilier de 50 kg à la mouche.” Bien entendu, il faut adapter son matériel et avoir des mouches dédiées aux espèces que l’on recherche. Cet addict aux attaques en surface s’est rapidement orienté vers les “bass bugs”. Comprenez par ce terme les mouches à bass en cervidés taillé. Ainsi, des Divers,  Bugs à hélice, imitations de serpents ou de canetons et des poppers garnissent ses boîtes. “Je monte au moins 1 ou 2 bass bugs par semaine.” Comprenez que Vincent passe beaucoup de temps sur chaque mouche. C’est un perfectionniste.

La traque des gros bass

“Ma pêche, c’est un peu celle des golfeurs ! Je cherche essentiellement les black-bass de plus de 45 cm. Il faut donc faire preuve de discrétion et d’une grande précision. Je cherche des trouées dans les herbiers, je passe mes mouches au ras des berges creuses par exemple. Pour moi, le premier passage est déterminant. » Tiens donc, un point commun avec les grosses truites. Comme on peut le lire dans le récit de spécialistes de la pêche des truites trophées en rivière, les gros poissons n’accordent qu’une ou deux chances. Après ils deviennent imprenables ou presque. A ce jeu, Vincent est très adroit ce qui lui a permis de ferrer un bass de 59 cm. “Arf, la barre des 60 cm reste un objectif !”. Vincent n’est pas addict aux “likes” sur les réseaux sociaux. Il poste très peu de photos de ses poissons mais en garde d’excellents souvenirs.

Pêcher souvent sans partir loin

On entend parfois des pêcheurs dire “je n’ai rien à côté de chez moi à la mouche”. Vincent ne fait pas souvent trois heures de route pour pêcher à la mouche. Ce fan de bass, brochet et même carpe se consacre à sa passion sans exploser son empreinte carbone ! C’est d’ailleurs une bonne option pour pêcher régulièrement quelques heures. La connaissance de ses spots de pêche lui permet de choisir en fonction des conditions. Encore une fois, Vincent démontre que la pêche à la mouche ne s’adresse pas qu’aux salmonidés. Je parie que quelques copains pêcheurs au leurre finiront par craquer pour une 9’ soie 8 un de ces jours !

Juste un petit rappel

La pêche du black-bass est réglementée et ce poisson se reproduit entre le mois d’avril et fin juin. Il est utile de bien se renseigner sur les périodes d’ouverture dans votre département avant d’aller leur lancer un joli bass bug sous le nez !

A bientôt pour un nouvel article.

Florian

Le black bass à la mouche vous intéresse ? Retrouvez le portrait de Daniel Mestrot

Portrait : Daniel Mestrot, moucheur, artiste et plus encore

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *